On ne situe cette zone de l’intimité féminine qu’en cas de fuite urinaire, de prolapsus ou d’inconfort lors des rapports sexuels. Des maux que l’on soigne par une rééducation ciblée.
Envies incontrôlables d’aller aux toilettes ? 30 % des femmes sont concernées par ce problème qui empêche de courir, de faire du sport… et de rire ! Cet inconfort, qui se complique parfois d’une descente d’organe (prolapsus), est souvent la cause inavouée d’une insatisfaction sexuelle. Il peut toutefois disparaître avec un traitement médical adapté, et peut même être évité si l’on fortifie très tôt, et régulièrement, cette partie du corps.
Imaginez un faisceau musculaire tendu comme un hamac entre l’os pubien, à l’avant, et le coccyx, à l’arrière. Le périnée, c’est cela. Une sorte de plancher compris entre la vulve et l’anus, et qui soutient les viscères contenus dans l’abdomen. Chez la femme, il est plus fragile que chez l’homme, car il s’ouvre par la cavité vaginale. Les naissances mettent à rude épreuve la tonicité de ce muscle (pubococcygien) qui maintient les organes en position normale… ainsi que le sport lorsqu’il est pratiqué plusieurs heures par jour. Lorsqu’il est tonique, les femmes sont à l’abri d’une descente d’organe, le vagin est bien lubrifié, les rapports sexuels satisfaisants du fait du contact plus intime avec le partenaire.
A éduquer… ou à rééduquer
L’idéal serait d’enseigner très tôt aux jeunes femmes l’intérêt de fortifier cette partie du corps. En apprenant à stopper la miction urinaire une ou deux fois de suite, par exemple, ou à contracter le groupe musculaire concerné. Et, lorsqu’elles attendent leur premier bébé, en les encourageant à consacrer quelques minutes par jour à muscler cette zone qui va être sollicitée pendant neuf mois, puis lors de l’accouchement.
Chez le kiné, mieux vaut ne pas faire l’impasse sur la rééducation postnatale du périnée (remboursée par la Sécurité sociale). Ce traitement, qui utilise une sonde vaginale et un dispositif électrique, est indispensable après chaque naissance, surtout si vous avez subi une déchirure, et même après une césarienne. Notez que, la plupart du temps, les dix séances préconisées sont insuffisantes. A éviter absolument ? Les abdominaux tant que des problèmes persistent, le port de charges lourdes… mais aussi le sport. Les plus néfastes étant le trampoline, le karaté, le volley-ball, le tennis, le ski et, bien sûr, le jogging.
3 questions à un gynécologue obstétricien
Vous consulte-t-on facilement pour une incontinence urinaire ou un prolapsus ?
Les patientes abordent rarement d’elles-mêmes ces sujets. C’est donc au médecin de mener une investigation habile, en leur posant des questions sur le déroulement de leurs accouchements, en leur demandant si elles font du sport, s’il se passe quelque chose quand elles rient ou toussent.
Quelles solutions proposez-vous à vos patientes ?
Après un accouchement, une rééducation sérieuse est indispensable. Les dix séances remboursées par la Sécurité sociale ne suffisent pas. Pour bien faire, il faudrait les poursuivre au moins deux ans. L’idéal : intégrer ces exercices à son hygiène de vie, en y consacrant moins de deux minutes par jour. Cette discipline porte ses fruits à tout âge.
Les interventions chirurgicales sont-elles efficaces ?
Elles ne réussissent que sur un périnée bien tonifié. C’est le principe de la chaussette reprisée : si le tissu est distendu, le trou réapparaît à côté de la reprise. Donc, on muscle d’abord et, si nécessaire, on intervient ensuite. Souvent, les fuites urinaires ont presque disparu au bout d’un an. Mais la chirurgie est inévitable en cas de prolapsus important ou de distension excessive du vagin nuisant à l’épanouissement sexuel.
Des exercices à faire chez soi
100 contractions quotidiennement
Allongée, jambes semi-pliées, contractez fortement le sphincter anal sans serrer les fessiers. Comptez lentement jusqu’à 10 et relâchez. Faites-le dix fois.