Des douleurs dès le début des règles (dysménorrhée) sont un symptôme fréquent chez les femmes, en particulier chez les jeunes filles. Pourtant des traitements simples et efficaces existent pour les soulager.
Des crampes douloureuses en bas du ventre
Bien connues des jeunes filles, les règles douloureuses, ou dysménorrhée, se manifestent par une crampe plus ou moins violente localisée dans le bas du ventre. La douleur peut irradier dans la région lombaire ou dans le haut des cuisses et durer plusieurs jours, débutant ou non avant l’écoulement sanguin. Elle est parfois si intense qu’elle oblige à garder le lit. Il existe souvent des symptômes associés : fatigue, irritabilité, vomissements, nausées, céphalées, vertiges, douleurs musculaires ou troubles intestinaux.
Si la douleur disparaît souvent après la première grossesse, le nombre de femmes qui souffrent reste malgré tout élevé jusqu’à la ménopause. Selon différentes études, cette proportion varie de 54 à 76 % entre 18 et 35 ans ; de 40 à 44 % entre 38 et 48 ans. Une enquête portant sur 1 500 adolescentes a montré que 37 % des jeunes filles se plaignent de douleurs « fortes ou moyennes » pendant les règles.
On pense même que ces troubles expliqueraient l’absentéisme scolaire dans 8 % des cas. Enfin, bien des jeunes filles se résignent « à ne rien faire » ou se contentent d’appliquer une bouillotte, qui ne supprime pas toujours la douleur.
A quoi est due la dysménorrhée ?
Elle est provoquée par la contraction violente du muscle de l’utérus sous l’action des prostaglandines, substances sécrétées par l’organisme, sans doute en excès. On invoque aussi une trop grande sensibilité du muscle utérin dans les premières années de vie.
Des facteurs externes peuvent influer sur l’intensité de la douleur. Ainsi, d’après une étude italienne, les jeunes filles ayant une activité sportive souffrent beaucoup moins souvent que les autres pendant les règles.
Il semble aussi que ces symptômes soient deux fois plus fréquents chez les jeunes femmes fumeuses.
La pilule soulage neuf fois sur dix
Jusqu’à l’avènement de la contraception orale, de nombreux médecins pensaient que les dysménorrhées étaient d’origine psychosomatique. Mais on s’est rendu compte que la pilule supprimait la douleur dans 90 % des cas, par un mécanisme encore mal connu. On suppose que l’ovulation, inhibée par la pilule contraceptive, entraîne la production des prostaglandines, responsables des contractions douloureuses de l’utérus. Il reste toutefois que 10 % des femmes ne sont pas soulagées par la prise de la pilule. D’autre part, cette dernière ne convient pas aux jeunes filles qui n’ont pas encore entamé leur vie sexuelle.
Les antidouleurs habituels sont parfois suffisants. Il faut cependant préférer le paracétamol, car l’aspirine est susceptible d’augmenter l’abondance des saignements. Pour combattre des douleurs aiguës, le médecin propose des antiprostaglandines ou des anti-inflammatoires, sous forme de comprimés. Lorsqu’ils sont pris à temps, ils sont efficaces dans 90 % des cas. Dans les douleurs rebelles, l’association d’un contraceptif oral et des antiprostaglandines peut se révéler nécessaire.